Proteor, une entreprise française, annonce la commercialisation de sa première prothèse bionique dotée d’une triple flexion contrôlée. Une technologie sans précédent qui offre aux personnes ayant subi une amputation fémorale la possibilité de retrouver une démarche aisée. Toutefois, cette innovation étonnante est à un prix fort : 86 000 euros !
Prothèse bionique Synsys : un produit de Proteor
À l’âge de 17 mois, Ophélie a été amputée au-dessus du genou à cause d’un accident domestique. Durant son enfance et son adolescence, elle a essayé des dizaines de prothèses différentes. C’est une des raisons pour laquelle elle s’est spécialisée en tant qu’orthoprothésiste. À 28 ans, Ophélie porte la toute dernière génération de prothèse bionique : «Synsys » conçue par Proteor. Proteor est une entreprise fondée en Côte d’Or en 1913, spécialisée dans la fabrication de prothèses. Depuis leurs premières prothèses faites en bois, ils ont bien évolué.
Près d’un cinquième des appareils orthopédiques made in France sont produit par cette entreprise. La plus récente de la gamme a nécessité près de dix années avant sa sortie de l’usine, et un investissement financier estimé à plusieurs millions d’euros. De plus, le ministère de la Défense a octroyé des subventions à ce projet afin que les blessés militaires puissent bénéficier d’un meilleur matériel médical.
Prothèse bionique Synsys : connectée cheville et genou
Composée de matériaux légers comme les fibres de verre et de carbone, la première prothèse connectée genou et cheville pèse un peu plus de trois kilos. Elle permet la coordination simultanée du mouvement du genou et de la cheville en prolongement avec celui des hanches. Selon Nicolas Piponniau, responsable du développement des nouveaux produits pour Proteor, le procédé est unique au monde. Qui plus est, elle comporte un microprocesseur placé à sa base qui peut être piloté grâce à une application disponible sur Android et bientôt sur AppStore. En outre, cette prothèse possède également des capteurs qui permettent d’enregistrer les données en temps réel.
Ophélie Jonin, qui a pu tester l’innovation avant sa mise en vente, affirme que les sensations procurées sont « totalement différentes d’une prothèse classique ». Avec une autonomie électrique de quatre jours, cette nouvelle prothèse permet à la jeune femme de réaliser des mouvements du quotidien comme s’asseoir et s’accroupir. Elle peut également faire des squats (triples flexions). De plus, elle est en mesure de poser complètement son pied sur la marche lorsqu’elle descend les escaliers sans « avoir constamment les yeux rivés sur ses pieds».
Prothèse bionique Synsys : pour plus de féminité
Ophélie s’est réjouie de pouvoir changer de chaussures à sa guise grâce à l’application accompagnant la prothèse. Elle a ainsi retrouvé ce qu’elle appelle sa « féminité ». Elle a également constaté que ses mouvements d’équilibre se sont améliorés quand elle pratique des sports comme la boxe. Il en va de même pour son allure en général. Même si elle ne recommande pas l’utilisation de chaussures pour le sport, elle est ravie des résultats obtenus.
La jeune femme affirme « La première fois que j’ai porté Synsys, mes parents ont immédiatement remarqué une démarche différente, plus fluide ». Un constat que Sophie Loubet, une parasnowboardeuse, partage.
Une prothèse bionique à 86 000 euros!
Le produit connecté de Proteor est coûteux (86 000 euros), mais Nicolas Piponniau affirme que leur produit bénéficiera prochainement d’une prise en charge par l’Assurance maladie, « les démarches sont en cours ».
Synsys a permis à des patients d’améliorer leur quotidien, et la France a rejoint la course internationale des prothèses innovantes. Piponniau croit que le corps connecté a un bel avenir devant lui.
