Booster l’emploi pour les déficients visuels

L’une des populations les plus marginalisées en matière d’emploi est celle des malvoyants. Il est choquant de constater que deux personnes déficientes visuelles sur cinq sont sans travail. C’est une statistique inquiétante qui met en évidence le besoin urgent de solutions pour éliminer les obstacles à l’emploi de ce groupe de personnes.

Les statistiques parlent d’elles-mêmes

Malheureusement, de nombreuses personnes malvoyantes rencontrent des difficultés sur le marché du travail. Une étude récente appelée « Homère », qui est la plus grande étude sur la déficience visuelle, a révélé que seulement deux personnes malvoyantes sur cinq ont un emploi.

Ce chiffre est nettement inférieur à celui de l’ensemble de la population handicapée et même à celui de la population générale en France. L’étude souligne la nécessité de renforcer l’accessibilité et l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail.

Des stéréotypes récurrents

L’Observatoire de l’emploi et du handicap de l’Agefiph (le fonds pour l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé) a récemment publié un rapport sur les difficultés rencontrées par les individus souffrant de déficiences visuelles sur le lieu de travail.

Le rapport souligne que 66% des individus interrogés estiment que leur déficience visuelle limite considérablement l’éventail des possibilités d’emploi qui s’offrent à eux. De plus, 27 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de discrimination en raison de leur handicap. Par conséquent, un quart des personnes interrogées n’ont pas révélé leur déficience visuelle à leur employeur, ce qui les a privées du soutien nécessaire et des ajustements raisonnables.

Le rapport identifie plusieurs obstacles auxquels sont confrontées les personnes malvoyantes sur le lieu de travail. Le premier d’entre eux est la prévalence des stéréotypes entourant les déficiences visuelles, qui conduit souvent les recruteurs à considérer les personnes malvoyantes comme difficiles à intégrer sur le lieu de travail. Cette perception peut miner les capacités et le potentiel des personnes déficientes visuelles et les empêcher de décrocher un emploi.

Crédit Photo: Thirdman via Pexels

L’innovation comme solution

Selon Christophe Roth, président de l’Agefiph, l’expérimentation, l’innovation et la recherche sont des voies prometteuses pour accélérer l’insertion professionnelle des personnes déficientes visuelles et les aider à s’épanouir dans leur travail. Le monde numérique, en particulier, recèle un fort potentiel pour améliorer leur accès aux opportunités d’emploi.

En effet, 88 % des personnes déficientes visuelles déclarent être connectées à Internet via un ordinateur ou un appareil mobile, selon l’Association Valentin Haüy. L’utilisation des nouvelles technologies a facilité leur quotidien et leur a permis de gagner en autonomie.

Par ailleurs, le braille peut désormais être utilisé grâce à des ordinateurs dédiés, ce qui permet aux personnes malvoyantes de lire et d’écrire en braille. Le monde numérique permet également de convertir des documents en fichiers audio qui peuvent être lus par un programme de synthèse vocale ou en braille électronique.

Les autres solutions

L’Agefiph, organisme français de soutien à l’emploi des personnes handicapées, a répertorié diverses solutions humaines et matérielles pour aider à l’insertion professionnelle des personnes déficientes visuelles. L’une de ces solutions est la mise en place de prestations d’appui spécifique ou PAS, qui vise à apporter un soutien expert aux personnes et aux employeurs dans la définition des projets professionnels et l’intégration dans l’emploi ou la formation.

Une autre piste à explorer est celle des services à l’emploi proposés par apiDV (accompagner, promouvoir et intégrer les déficients visuels), un organisme qui apporte un soutien aux personnes déficientes visuelles en les mettant en binôme avec un professionnel de la vision.

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